mercredi 6 août 2014

Là, c'est le lendemain du jour où j'ai vu une femme marcher

et où je me suis demandé si elle se rendait vraiment compte que c'était elle qu'on sifflait, elle qu'on complimentait car, forcément, elle devait en recevoir, des marques d'admiration, peut-être même des remerciements car oui, il aurait fallu la remercier tellement c'était joli, ce qu'elle faisait, dans la rue, marcher tout simplement, ce spectacle ordinaire d'une femme qui marche sans hésiter, sans se retourner, une silhouette parfaite et menue et semblant danser comme une ballerine dans sa robe fleurie dont l'ourlet ondulait légèrement, frôlait ses jolis genoux à chacun de ses pas, c'était un beau cadeau qu'elle faisait à la rue, qu'elle nous faisait à nous, simplement en marchant, comme ça, guidée par sa canne blanche. 
Le lendemain, donc : une femme en fauteuil roulant. Et ses deux filles : de vraies sirènes. 

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