mardi 9 septembre 2014

Tuesday self portrait

Charlie había empezado a pensar en inglés aproximadamente a los dos años de llegar a Manhattan y desde entonces no había pensado gran cosa. Ni siquiera se dio cuenta de cómo ni por qué empezó a pensar en un idioma distinto al suyo. Simplemente sucedió. Al principio se trataba de reacciones automáticas. Palabras que le salían de la cabeza sin darse cuenta. Shit, damm it, mother fucker. Insultos. Ladridos. Al poco se dio cuenta de que lo pensaba todo en un idioma extranjero y que incluso su madre hablaba en esa extraña lengua en el mundo impreciso de sus recuerdos. 
Ray Loriga. El hombre que inventó Manhattan
Charlie avait commencé à penser en anglais deux ans après son arrivée à Manhattan et, depuis, il n'avait pas pensé grand chose. Il ne se rendit même pas compte de comment ou pourquoi il avait commencé à penser dans une langue différente de la sienne. Simplement, ça arriva. Au début, il s'agissait de réactions automatiques. De mots qui sortaient de sa tête sans qu'il s'en rende compte. Shitdamm itmother fucker. Des insultes. Des aboiements. Bientôt, il se rendit compte qu'il pensait tout dans une langue étrangère et que même sa mère parlait dans cette langue étrange du monde imprécis de ses souvenirs. 
Il s'agit ici d'une traduction libre.
El hombre que inventó Manhattan a été traduit en français par Marie Flouriot et publié par les Allusifs.

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