lundi 22 septembre 2014

Une chambre à moi (1)

Depuis longtemps, je n'avais pas ouvert la boîte de Mamy et le bruit du couvercle m'a emmenée ailleurs alors même que passaient des gens, dans la rue, qui parlaient fort comme chez eux, qui m'ont semblé être chez moi
Je dis encore chez toi. Je dis aussi chez nous. Chez vous, parfois. 

Je garde une trace de mon grand appartement (2) dans la mémoire de mon appareil photo comme un foyer nomade, portatif, permanent.  
Et je me demande parfois : qui dort dans cette chambre, depuis qu'elle n'est plus à moi

(1) "Si Mrs. Seton et sa mère, et la mère de sa mère avaient appris le grand art de gagner de l'argent, si elles avaient, comme leurs pères et leurs grands-pères, fait des legs destinés à la création de chaires ou de maîtrises de conférences, et de prix, et de bourses affectées à une personne de leur propre sexe, nous aurions pu dîner seules ici, de façon très acceptable, avec un perdreau et une bouteille de vin; nous aurions pu, sans pour cela faire preuve d'une confiance exagérée, escompter une vie agréable et honorable à l'abri d'une profession généreusement rétribuée. Nous aurions pu explorer ou écrire; flâner à travers les lieux les plus vénérables de cette terre; rester en contemplation, assises sur les marches du Parthénon, ou nous rendre à dix heures au bureau, puis rentrer tranquillement chez nous à quatre heures et demie pour écrire un petit poème."
Virginia Woolf. Une chambre à soi

(2) celle, aussi, d'un train où j'ai passé onze heures à l'aller, onze heures au retour, où je me suis sentie si bien.













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