jeudi 1 janvier 2015

2015

J'achetais des piles de livres, mais ne les lisais pas. Je scotchais des feuilles de papier au mur, mais ne dessinais pas. J'ai glissé ma guitare sous le lit. Le soir, seule, je me contentais d'attendre dans le plus complet désoeuvrement. Une fois de plus, je me suis retrouvée dans la nécessité de réfléchir à ce que je devais faire pour accomplir quelque chose de valable. Toutes les idées qui me venaient semblaient insolentes ou vaines. 
Le jour de l'An, j'ai allumé une bougie pour Roberto Clemente, le joueur de base-ball favori de mon frère. Il avait péri dans une mission humanitaire pour aider le Nicaragua après un tremblement de terre. Je me suis fustigée pour mon inactivité et ma complaisance, et j'ai pris la résolution de me consacrer  de nouveau pleinement à mon travail. 
Dans la soirée, je me suis assise sur le sol de St Mark's pour le marathon de lecture annuel (…). J'ai repensé à ma mère qui disait que ce qu'on fait le 1er janvier préfigure ce que l'on fera le reste de l'année. Sentant l'esprit de mon saint Gregory privé, je me suis juré que 1973 serait mon année poétique. 
Patti Smith. Just kids
J'avais impassiblement traversé le rayon cosmétique effervescent en hésitant encore : 
remettrais-je la mer à l'année prochaine
ou pas ?
Tout aussi indifférent au calendrier, le soleil s'est couché à Barcares, comme les autres jours. 
En rentrant sous la lune j'ai formulé quelques voeux. 

1 commentaire:

  1. Belle année à vous, chère Gwen - qu'elle vous soit poétique, tendre et douce,
    et pleine de mots et de si belles images à partager...
    G

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