jeudi 19 février 2015

La vie des pages (18)

La lecture n'est pas un point commun.
Pas davantage le goût du thé.
Plus convaincant : celui de la solitude qui, paradoxalement, permet le moins les liens d'amitié.
La lecture n'est pas un point commun suffisant, je veux dire.
Ainsi, avec Alberto Manguel. 
La lecture, mais : 
Les livres qu'il possède (1)
/
Les livres dont je me dépossède (2) 
et tous ceux que j'emprunte (3)


(1)
Plus tard, dans ma maison de Toronto, j'ai mis des étagères à peu près partout - dans les chambres à coucher et dans la cuisine, dans les corridors et dans la salle de bains. Même le perron couvert avait les siennes, et mes enfants se plaignaient d'avoir l'impression qu'il leur fallait une carte de bibliothèque pour pouvoir rentrer chez eux. Alberto Manguel. La bibliothèque, la nuit. 
(2)
Vous les avez tous lus ??? nous demandait-on si souvent. 
Tu n'as lu que ça ??? me demandera-t-on bientôt. 

(3)
J'écris toujours dans mes livres. Quand je les relis, la plupart du temps, je ne m'explique pas pourquoi j'ai pensé que cela valait la peine de souligner un passage déterminé ou quel était mon objectif avec cette observation-là. Hier, j'ai trouvé un exemplaire de René Leys, de Victor Segalen, annoté de ma main : "Trieste, 1978". Je ne me souviens pas être jamais allé à Trieste. Alberto Manguel. Journal de lectures.
Et dans la marge, écrit à la main et au crayon, le clin d'oeil d'un autre usager qui m'a précédée : une "boucle" pour toi, anonyme lecteur.

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