vendredi 31 juillet 2015

Le cabinet des rêves 238

Les rêves ont toujours eu de l'importance pour moi. Ils sont -c'est le poète Robert Graves qui l'a dit- "le plus beau des divertissements à l'oeil que l'on connaisse."
Graham Greene. Une sorte de vie
Je suis enseignante (de quoi ?) et je suis en train de corriger des copies.
Une jeune fille entre dans la pièce où je suis pour me rendre compte d'un concours de chant qu'elle a passé et pour lequel je crois comprendre que je l'avais aidée.
Elle m'explique que le jury non seulement l'a très mal notée mais, en plus, lui a dit que sa prononciation espagnole était absolument nulle.
Je ne sais pas du tout quel rôle j'ai joué dans cette histoire alors je reste circonspecte et je l'encourage à m'en dire plus.
Elle me montre la vidéo de sa prestation sur son téléphone.
En fait, il n'y a pas d'image mais on l'entend chanter d'une voix aussi transformée que si la vitesse de diffusion était plus lente que celle de l'enregistrement.
Et, en effet, on n'identifie absolument pas la langue espagnole.
Elle semble me reprocher de ne pas lui en avoir fait la remarque à temps.
Elle dit même que je l'ai toujours félicitée et que sa déception face à la réaction du jury en a été d'autant plus vive.
Dans le même temps, elle me disculpe en ajoutant qu'elle sait qu'un enseignant se doit d'encourager alors qu'un jury doit juger.
Je tente une explication : peut-être que, à la suite de nos rendez-vous de travail, elle s'est tellement appliquée à retenir le texte qu'elle en a oublié la prononciation, le rythme, le sens et que c'est pour cela qu'on a l'impression qu'elle restitue un texte en phonétique.
Je pense que je serais bien incapable de chanter cette chanson mieux qu'elle.
Je me dis : Pourvu qu'on ne s'aperçoive pas que je ne sais pas parler espagnol.

Rêve du 7 juillet 2015

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