mercredi 2 mars 2016

LA VOIX PASSIVE
(ou : Comment faire de la grammaire sans presque s'en apercevoir)

(Les filles intelligentes lisent des livres)
Le verbe espagnol tocar possède plusieurs significations :
  • toucher  ex : lo toqué para comprobar que no estaba soñando (je l'ai touché pour vérifier que je n'étais pas en train de rêver)


  • jouer  ex : tocar el clarinete (jouer de la clarinette)


Le sachant, vous traduirez comme vous voudrez Tocar los libros, titre d'un livre de Jesús Marchamalo dans lequel il cite un conte de Augusto Monterroso qui, lui-même, s'appelle Cómo me deshice de quinientos libros (Comment je me suis défait de cinq cents livres).
En m'intéressant à ce conte, j'en ai découvert un extrait transformé en exercice de grammaire dans une annale de DELE (diplôme d'espagnol langue étrangère) niveau B2. 

CÓMO ME DESHICE DE QUINIENTOS LIBROS

Hace varios años leí un ensayo de no recuerdo qué autor inglés en el que este contaba las dificul- tades que se le presentaron para deshacerse de un paquete de libros que por ____23____ motivo quería conservar en su biblioteca. Ahora bien, en el curso de mi existencia he podido observar que entre los intelectuales es corriente oír la queja de que los libros terminan ____24____ sacarlos de sus casas. Yo no he estado, y probablemente no lo estaré jamás, en este último extremo; pero nunca ____25____ imaginar que algún día me encontraría en el del ensayista inglés y que tendría que lu- char por desprenderme de quinientos volúmenes.

Trataré ____26____ contar mi experiencia. De pasada diré que es probable que esta historia ____27____ a muchos. No importa. La verdad es que en determinado momento de su vida, o uno conoce demasiada gente (escritores), o a uno lo conoce demasiada gente (escritores), o uno se da cuenta de que ____28____ ha tocado vivir en una época en que se editan demasiados libros. Llega el momento en que tus amigos escritores te regalan tantos libros (aparte de los que generosamente te pasan para leer ____29____ inéditos) que necesitarías dedicar todos los días del año para enterarte de sus interpretaciones del mundo y de la vida. El hecho es que desde hace veinte años mi afición por la lectura se vino ____30____ con el hábito de comprar libros.
Por ese tiempo, di en la torpeza de visitar las librerías de viejo. Cuando uno empieza a sentir la atracción ____31____ esos establecimientos llenos de polvo, el placer que proporcionan los libros ha empezado a degenerar en la manía de comprarlos, y esta a su vez en la vanidad de adquirir algu- nos raros para asombrar a los amigos o a los simples conocidos.
¿Cómo tiene lugar este proceso? Un día uno ____32____ tranquilo leyendo en su casa cuando llega un amigo y le dice:"¡Cuántos libros tienes!". Eso le suena a uno como si el amigo le ____33____:"¡Qué inteligente eres!", y el mal está hecho. Lo demás, ya se sabe. ____34____ pone uno a contar los libros por cientos, luego por miles, y a sentirse cada vez más inteligente. Como a medida que pasan los años (____35____ se sea un verdadero infeliz idealista) uno cuenta con más posibilidades económicas, uno ha recorrido más librerías y, naturalmente, uno se ____36____ en escritor, uno posee tal cantidad de libros que ya no sólo eres inteligente: en el fondo eres un genio. Así es la vanidad esta de poseer muchos libros.
(Adaptado de Cuentos. Augusto Monterroso. Guatemala)

J'ai fait l'exercice. 
Ensuite, il m'a suffit d'aller à la bibliothèque emprunter le livre de Monterroso. 
Si j'ai pu, en lisant le conte, y vérifier mes réponses, je n'y ai, hélas, trouvé aucune solution à laquelle je n'avais déjà pas pensé pour me défaire de certains de mes livres.
Je ne ferai pas ici le recensement des livres dont j'étais prêt à me défaire; mais il y avait de tout, plus ou moins ceci : politique (dans le mauvais sens du terme, même s'il n'y en a pas d'autre), une cinquantaine; sociologie et économie, autour de 49; géographie générale et histoire générale, 3; géographie et histoire de la patrie, 48; littérature mondiale, 14; littérature hispano-américaine, 86; études nord-américaines sur la littérature latino-américaine, 37; astronomie, 1; théories du rythme (pour que la femme ne tombe pas enceinte), 6; méthodes pour découvrir des sources, 1; biographies de chanteurs d'opéra, 1; genres indéfinis (du type J'ai choisi la liberté), 14; érotisme, 1/2 (j'ai conservé les illustrations du seul que j'avais); méthodes pour maigrir, 1; méthodes pour cesser de boire, 19; psychologie et psychanalyse, 27; grammaires, 5; méthodes pour parler anglais en dix jours, 1; méthodes pour parler français en dix jours, 1; méthodes pour parler italien en dix jours, 1; études sur le cinéma, 8; etc. 
Mais ceci n'a été que le commencement. Très vite, j'ai découvert que rares étaient les personnes qui voulaient bien accepter la plupart des livres que j'avais achetés soigneusement au fil des ans, perdant mon temps et mon argent. Même si découvrir que le simple désir d'accumuler n'était pas une aberration si généralisée m'a réconcilié avec le genre humain, cela m'a valu des efforts tellement, une fois décidé à le faire, me débarrasser de ces livres était devenu une nécessité spirituelle urgente. Un incendie comme celui de la Bibliothèque d'Alexandrie est le moyen le plus simple mais il parait ridicule et mal vu de brûler cinq cent livres dans la cour de sa maison (en supposant que la maison en ait une). Et on accepte que l'Inquisition brûle des gens mais la majorité s'indigne qu'on brûle des livres. Certaines personnes passionnées m'on suggéré de donner ces volumes à telles ou telles bibliothèques publiques mais une solution si facile enlevait de l'esprit d'aventure à l'entreprise et l'idée m'ennuyait un peu, d'autant plus qu'il était évident que, dans les bibliothèques publiques, ils seraient aussi inutiles que chez moi ou que n'importe où ailleurs. Les jeter un par un à la poubelle n'était pas digne de moi, ni des livres, ni de l'éboueur. La seule solution était : mes amis. Mais mes amis politiciens ou sociologues possédaient déjà les livres correspondants à leurs spécialités ou y étaient opposés dans la majorité des cas; les poètes ne voulaient pas être contaminés par aucun de leurs contemporains qu'ils connaissaient personnellement; et le livre sur l'érotisme était un fardeau pour n'importe qui, bien qu'allégé de ses illustrations françaises.

(traduction libre d'un extrait du conte de Augusto Monterroso)

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