mercredi 9 mars 2016

OPEN SPACE

Il y avait dans l'air un pénible résidu d'hiver et il ne me vint d'autre idée, pour lutter, que d'aller travailler au café. 
C'est une habitude copiée 
Je travaillais, je corrigeais des copies, je déjeunais à la brasserie Paul, rue Grand-Pont. C'était un long corridor, aux murs recouverts de glaces écaillées; les banquettes de moleskine crachaient leur crin; au fond, la salle s'élargissait, des hommes jouaient au billard et au bridge. Les garçons s'habillaient à l'ancienne, en noir, avec des tabliers blancs, et ils étaient tous très vieux; il y avait peu de clients parce qu'on mangeait mal. Le silence, la nonchalance du service, l'antique lumière jaunie me plaisaient. Contre la désolation de la province, il est bon de se ménager ce que nous appelions, d'un mot emprunté au vocabulaire tauromachique, une querencia : un endroit où on se sent à l'abri de tout. 
Simone de Beauvoir. La force de l'âge.
et ancienne, une habitude urbaine que j'ai depuis 
 Tokyo 
  Lisbonne 
  mais qui perdure à Palma
.
Oubliant où j'étais et croyant sur parole son enseigne, 
j'eus tort d'entrer dans ce café.  
A l'intérieur j'y trouvai
tout le contraire d'un bureau. 

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