jeudi 10 mars 2016

Poème de table en version originale (sous-titrée*)


A fréquenter les cafés sans parler français, 
j'écris de la poésie minuscule en version originale.

Poema de mesa

Hoy tomo un café con Camilo José Cela, 
Premio Nobel de literatura. 
Café de artistas se llama su libro
que estoy leyendo. 
La descripción del café y de la gente
me recuerda Madrid, la ciudad y su ambiente. 
Sin embargo hoy estoy en un café de provincia
aun que esté en Palma.
Aquí no hay artistas sino hombres en una mesa
que llevan traje y corbata
o mujeres en una otra
con gafas y bufanda. 
Pero quizás todos, todas
sean pintores o poetas : 
no se ve en la cara
a que la gente se dedica. 
Además, mirando mi libro, veo en la portada
el retrato del autor -una acuarela-
Lleva gafas y sólo se ve el cuello de la camisa
pero podría muy bien tener una corbata. 
Al final de su cuento nota
que se pasa el 10 de marzo 1953 a
las doce de la mañana. 
Hoy es la misma fecha
y, además, es casi la misma hora. 
Ahora mismo me voy a la biblioteca
a sacar una otra novela. 

En efecto, más tarde, saqué una : Formas de volver a casa de Alejandro Zambra. Y, en otro café, empecé a leerla. 
"La mujer, dijo mi madre, no tenía cara de profesora de inglés. 
Yo pensé en la cara de una profesora de inglés, en cómo debía ser la cara de una profesora de inglés. Pensé en mi madre, en mi padre. Pensé : de qué tienen cara mis padres. Pero nuestros padres nunca tienen cara realmente. Nunca aprendemos a mirarlos bien."

*
Aujourd'hui je prends un café avec Camilo José Cela,
prix Nobel de littérature. 
Le café des artistes, s'appelle le livre
que je suis en train de lire. 
Sa description du café et des gens 
me rappelle Madrid, la ville et son ambiance. 
Mais aujourd'hui, je suis dans un café de province, 
bien que je sois à Palma. 
Ici il n'y a pas d'artistes mais des hommes à une table, 
qui portent un costume et une cravate
ou des femmes à une autre, 
qui ont des lunettes et une écharpe. 
Mais peut-être tous et toutes
sont-ils peintres ou poètes : 
on ne voit pas sur leur visage
ce à quoi se consacrent les gens. 
D'ailleurs, en regardant mon livre, je vois sur la couverture
un portrait de l'auteur -une aquarelle-
Il a des lunettes et l'on voit seulement le col de sa chemise
il pourrait très bien porter une cravate. 
A la fin de son conte, il note
qu'il se déroule le 10 mars 1953
à midi. 
Aujourd'hui, c'est la même date
et presque la même heure. 
Maintenant je m'en vais à la bibliothèque
emprunter un autre roman. 

Et, en effet, plus tard, j'en ai pris un autre : Formas de volver a casa (Façons de rentrer à la maison) de Alejandro Zambra. Et, dans un autre café, j'ai commencé à le lire. 
"La femme, dit ma mère, n'avait pas le visage d'une professeur d'anglais. 
Je pensai au visage d'une professeur d'anglais, à comment devait être le visage d'une professeur d'anglais. Je pensai à ma mère, à mon père. Je pensai : de quoi mes parents ont-ils le visage. Mais nos parents n'ont jamais vraiment de visage. Nous n'apprenons jamais à bien les regarder."

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